[Extrait de ma newsletter]
Au risque de vous surprendre, je suis ravie d’avoir rejoint Paris à pied. J’ai traversé tous les paysages que me proposait la Seine, pas uniquement des endroits « cartes postales ». 🖼️ J’étais loin des espaces préservés qu’on va habituellement chercher pour se ressourcer. J’étais loin des panoramas grandioses qui en mettent plein les yeux. 👀 Au bord de la Seine, les industries saccagent la terre et le sauvage recolonise les zones polluées laissées à l’abandon. Pendant plusieurs jours, j’ai oscillé entre ces ambiances opposées.


Plus loin, la violence des inégalités se lit dans la ville. 💰 Le calme invraisemblable des quartiers aisés où rien de déborde laisse place aux quartiers modestes avec leurs trottoirs défoncés où Rouletab passe difficilement. Quelques kilomètres séparent des villes qui semblent à des années lumières l’une de l’autre.

Je marche et j’ai l’impression de toucher du bout de mes semelles une facette du monde que je ne vois pas habituellement. Pas aussi frontalement. Pourtant, tout est là, devant moi. Les hautes grilles qui dissimulent les maisons bourgeoises, les barres d’immeubles qui scintillent au soleil. Lorsque je passe à pied, quelque chose s’ancre. Physiquement. Parce que je sens vibrer les moteurs des péniches, je sens l’odeur du pétrole près des raffineries, je suis désorientée par le flot incessant des camions et la poussière des carrières me pique les yeux. Alors non, ce n’est pas beau. Non, ce n’est pas ressourçant, mais c’est notre monde. Le ressentir dans mon corps n’apaise pas ma révolte, mais cela canalise ma colère. J’ai l’étrange sensation de ne plus être totalement submergée, d’avoir un peu plus de recul tout en étant plus lucide. Marcher me fait sortir de ma bulle, de mon ignorance, me force à voir notre monde tel qu’il estdans sa complexité et sa banalité. Je perçois différemment ses aberrations, ses évidences, ses fissures et sa résilience. Marcher m’ancre dans la réalité.
Je crois que j’ai besoin de ressentir le monde pour le comprendre, pour le documenter, pour témoigner, pour agir. Au fond, marcher, c’est peut-être ma manière de m’engager et ça ne fait que commencer. Mais je vous en parlerai une autre fois ! 😉


La suite dans ma newsletter…
Inscrivez-vous pour suivre le voyage ! Cliquez ici
💬💬 J’ai fait de nombreuses rencontres en chemin… Consultez les ribambelles pour en savoir plus !
À bientôt 😉
Anaïs
