
Trois jours de marche. Trois jours de mystère, de lumière grise, de roche mouillée, de chemins inondés, et de chaussures trempées. Pendant des heures, j’ai entendu le rythme régulier des gouttes qui s’écrasaient sur ma capuche. Lorsque la pluie s’est enfin arrêtée, j’ai sorti mon appareil photo. Les nuages coulaient sur les crêtes, la brume dessinait des forment fugaces qui filaient sur les sapins et enlaçaient les pics effilés. Le chemin se perdait dans un brouillard qui effaçait l’horizon et absorbait les bruits. Lorsqu’un coup de vent a soudainement écarté les nuages, j’ai entraperçu un lac sombre encaissé entre les versants escarpés de cette montagne. Mais les sommets, quant à eux, ne se seront jamais entièrement dévoilés. — Dans les montagnes des Tatras, Pologne, juin 2018.
















